lundi 13 juin 2016

La France D'outre mer

La France d'outre-mer désigne tout d'abord les territoires issus de l'empire colonial français.  Elle comprend les territoires de la République française, appelés DOM-TOM (départements et territoires d'outre-mer) situés en dehors du continent européen. Plus précisément en Amérique, Océanie, dans l'océan Indien et en Antarctique. ils sont soumis à des régimes administratifs et juridiques très différents.
D’après la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République, le vocabulaire administratif avec lequel on nomme les territoires d’outre-mer est:  départements et Régions d'outre-mer, ou DROM (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte), collectivités d'outre-mer, ou COM (la Polynésie française, Saint-Barthélemy, la partie française de Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna),les terres Australes et Antarctiques françaises (qui comprennent la terre Adélie, l'île Amsterdam, l'île Saint-Paul, les îles Crozet, les îles Kerguelen, ainsi que les îles éparses de l'océan Indien [Bassas da India, Europa, les îles Glorieuses, Juan da Nova, Tromelin]), la Nouvelle-Calédonie et Clipperton, dans le Pacifique.
Les DROM sont constitutifs du territoire national français et donc à ce titre de l'Union européenne mais, comme le reste de l'Outre-Mer français, ils ne font pas partie de l'espace Schengen. c’est pour cela que l’on oppose, en raison de leur éloignement du continent européen,  la France d’outre-mer à la France métropolitaine et en plus, on lui donne le statut de régions ultrapériphériques européennes.

Quelques territoires d’outre-mer :





La Guyane est l’un des DROM situé en Amérique du Sud. Elle  est frontalière du Brésil et du Suriname. Elle possède un climat équatorial et est essentiellement couverte d'une vaste forêt tropicale humide bordée de mangroves côté mer. Le sous-sol est constitué d'un bouclier rocheux ancien, riche en latérite, pauvre et acide, qui forme un relief dit en peau d'orange parsemé d'inselbergs et entaillé par les réseaux de fleuves et rivières. Ces derniers sont les principaux axes de circulation depuis des siècles.









La Polynésie française est une collectivité d'outre-mer de la République française composée de cinq archipels regroupant 118 îles : l'archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et les îles Marquises. Elle est située dans le sud de l'océan Pacifique à l’est de l’Australie. Les îles de Polynésie sont issues de l’activité volcanique, soit d'un âge proche de la plaque sur laquelle ils reposent, soit de points chauds. Ce territoire comprend environ la moitié des eaux marines françaises.








La Nouvelle-Calédonie est un archipel d'Océanie situé dans l'océan Pacifique à l'est de l'Australie et au nord de la Nouvelle-Zélande, à quelques degrés au nord du tropique du Capricorne. Elle dispose d'un statut particulier de large autonomie sui generis instauré par l'accord de Nouméa, différent des collectivités. L'accord de Nouméa précise que : « La consultation portera sur le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l'accès à un statut international de pleine responsabilité et l'organisation de la citoyenneté en nationalité ».
La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipels mélanésiens de l'océan Pacifique Sud, situé dans la mer de Corail. Elle est centrée autour d'une île principale, la Grande Terre. Elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord de la Grande Terre, l'île des Pins au sud, les îles Loyauté à l'est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) et plus loin à l'ouest l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone.






L’île de Clipperton, anciennement île de la Passion, est une possession française composée d'un unique atoll situé dans l'océan Pacifique, à 10 200 kilomètres de la France métropolitaine, à 5 400 kilomètres de Tahiti et à 1 100 kilomètresau sud-ouest du Mexique. Son lagon représente le seul lagon d'eau douce au monde. L'Île de Clipperton représente aussi la seule possession française du Pacifique nord. Elle a son statut de « Possession française sous l'autorité directe du gouvernement ».elle est le seul atoll corallien de cette partie de l'océan Pacifique, l'île a une forme subcirculaire de douze kilomètres de circonférence. La superficie des terres émergées n'est que de 1,7 km2. L'atoll a un diamètre de 2,4 à 3,9 km. Son altitude est au maximum de 4 m pour la partie récifale, mais le point culminant est un rocher volcanique de 29 mètres d’altitude, le rocher de Clipperton, qui émerge du lagon au sud-est de l'atoll.

Même si les terres de la France d’outre-mer sont diverses et éparpillées, elles partagent des caractéristiques fruits de la géographie et de l’histoire, tels que: Un isolement marqué à cause de l’éloignement outre-mer/métropole et de l’insularité ; une faible intégration régionale que n’entretient que très peu de relations avec les pays voisins ; des climats difficiles et des risques naturels importants ; une démographie dynamique et une urbanisation croissante ; une situation économique marquée par l'héritage d'une exploitation coloniale orientée vers la métropole.

Les premières formes d'administration centrale des colonies françaises de l'époque ont été organisées  par Richelieu, ce qui donnera naissance en 1710 à un « bureau des Colonies » rattaché auprès du secrétariat d'État à la Marine. À la Révolution est créée une Direction chargée des colonies par le Comité de Constitution (1791). Ce lien avec la Marine nationale mis en place dès 1626 est maintenu et la matière coloniale ne sort du ministère de la Marine que sous la Troisième République.
Par un décret du 24 juin 1858, Napoléon III crée un « ministère de l'Algérie et des colonies », comprenant la « direction des affaires de l'Algérie », distraite du ministère de la Guerre, et la « direction des colonies », distraite du ministère de la Marine, et en charge son cousin, le prince Napoléon. Ce ministère est éphémère, supprimé le 24 novembre 1860.
Par la suite, Léon Gambetta en 1881 détache la Direction des colonies, alors encore sous la Marine pour en faire un sous-secrétariat d'État qu'il rattache alors au Département du commerce. Jules Grévy par un décret du 30 janvier 1882, rattache l'Administration des colonies au ministère de la Marine.
 Le ministère des Colonies n'apparaît pleinement et de manière autonome qu'à partir de 1894. Le but est de centraliser la gestion des colonies françaises. Il s'installe en 1910 dans l’hôtel de Montmorin, à Paris, bâtiment qui sert encore aujourd'hui de siège au ministère (ou au secrétariat d'État) chargé de l'Outre-mer. 
Au lendemain de la Libération, le Gouvernement provisoire de la République française souhaite changer de dénomination pour éviter la notion de suprématie de la métropole qu'implique le terme de « colonie » : le décret du 26 janvier 1946 substitue un « ministère de la France d'Outre-mer » au « ministère des Colonies ». Marius Moutet est le premier des ministres de la France d'Outre-mer.
La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion, qui sont départementalisées en 1946, relevèrent alors du ministère de l'Intérieur. La décolonisation restreint alors de plus en plus le pouvoir du ministère car les relations avec les pays nouvellement indépendants sont confiées au ministère de la Coopération.
Les indépendances successives en 1960 des anciennes colonies africaines et la fin de la guerre d'Algérie en 1962 bouleversent l'organisation du ministère qui est rebaptisé « des Départements et Territoires d'outre-mer ».
Voici la chronologie complète des gouvernements de territoires d’outre-mer :
1710: création du Bureau des Colonies auprès du Secrétariat d'Etat à la Marine
1894: Ministère des Colonies
1946: Ministère de la France d'Outre-mer
1959: Ministère des DOM-TOM
1974: Ministère de l'Outre-mer
2012: Ministère des Outre-mer. La ministre actuelle des Outre-mer est George PAU-LANGEVIN. 

La France d'outre-mer jouit d'une relative prospérité…
Cette prospérité repose presque entièrement sur les transferts de l'Etat et de l'Union européenne sous forme d'aides diverses et de prestations sociales. Dans le rapport de la Commission des finances de l'Assemblée nationale sur le projet de loi pour le développement économique des outre-mer (avril 2009), le député Gaël Yanno rappelle la situation de dépendance économique et les difficultés sociales auxquelles ces territoires sont confrontés.
Malgré la distance, la majorité des échanges commerciaux des collectivités territoriales d'outre-mer se fait aujourd'hui encore avec la métropole: celle-ci représente 50 % à 60 % des échanges extérieurs des départements d'outre-mer. La faiblesse du taux de couverture des importations par les exportations participe du déséquilibre des échanges. Le développement de la production locale constitue donc une priorité pour les pouvoirs publics ».
La persistance de ces déséquilibres économiques a un effet direct sur les conditions de vie des populations des outre-mer. Le niveau de vie y demeure globalement inférieur à celui de la métropole, mais il est très sensiblement supérieur à celui de leur environnement régional.
En raison de leur situation économique globalement moins bonne que celle de la métropole, ils bénéficient de nombreuses aides de l’État et de l'Union européenne: Des financements publics massifs sous forme des crédits destinés aux équipements, aux infrastructures, aux entreprises et à la formation des hommes ; une aide fiscale à l'investissement, qui abaisse le coût du capital et compense les handicaps structurels de l'outre-mer ; un dispositif de baisse des charges sociales pour diminuer le coût du travail et le chômage ; finalement, l'octroi de mer qui est une taxe applicable à la plupart des produits importés, en vigueur dans les régions d'outre-mer.


La Guadeloupe: dépendance ou assistanat? 
L’économie de la Guadeloupe est tournée vers la France métropolitaine. À cause des hautes importations surtout de matières primes, le déficit commercial est considérable.

Pour sortir de la dépendance, la Guadeloupe devrait chercher d’autres débouchés dans les îles voisines de la Caraïbe
en profitant au maximum  tous les ressources que l’île et l’espace caribéen offrent et qui ne sont pas utilisés, même si ces marchés ne sont pas si faciles à pénétrer parce qu’ils jouissent des coûts plus compétitifs. Mais il y a quelques tentatives, comme celles des producteurs de café, de sucre, de bananes, des melons et de rhum.
Même si La Guadeloupe exporte toute cette production vers le marché français, l’exportation est sans commune mesure avec les importations, parfois freinées par les hauts coûts de transport et par l’éloignement. C’est à cause de ce type de problèmes que l’Europe doit assister les terres d’outre-mer.

 La Réunion, île métissé 
C’est en faisant référence à la Réunion qu’on peut comprendre comment les conflits sociaux amènent directement aux conflits économiques. Pour mieux comprendre cette affirmation on doit tenir compte de l’immigration en masse que la Réunion vit pendant ces dernières décennies car il s’agit d’une île minée par le chômage, alors les tensions entre les habitants augmente.
C’est une ile peuplée par des populations d’origine différente: les esclaves noirs venus de l’Afrique, de Madagascar et des Comores à partir du XVIIe S; les « travailleurs » indiens, africains, comoriens et malgaches; les musulmans indiens, les chinois et les blancs.
Toutes ces races ont partagé l’île en harmonie. Mais l’arrivée en masse, ces dernières décennies, de métropolitains (les zoreys) et d’habitants de la Mayotte (des comoriens) ont créé des tensions sur un espace miné par le chômage.
Les différences sont marquées parce que les comoriens (représentés par des nombreuses familles musulmanes) bénéficient d’allocations familiales et que les métropolitains ont plus d’opportunités de travail et occupent les postes-clé. 


Le français et le créole dans l’enseignement
Rapprocher le français et le créole surtout dans l’enseignement est important pour que les jeunes qui n’ont pas le français comme langue maternelle puissent avoir des meilleures conditions d’apprentissage à l’école.
D’après Robert Chaudenson il faut créer une didactique adapté à l’enseignement du français en créolophone, en utilisant les éléments que le créole et le français ont en commun. De cette façon on fait devenir conscient aux créolophones de l’importance de la langue française comme langue originaire de leur propre langue, tout en valorisant leur langue maternelle.